L’exploitant souhaitant épargner la trésorerie disponible de son entreprise agricole doit déterminer la durée de placement et le degré de risque qu’il est prêt à accepter.
Épargner la trésorerie disponible
L’exploitant souhaitant épargner la trésorerie disponible de son entreprise agricole doit déterminer la durée de placement et le degré de risque qu’il est prêt à accepter.
Sous quel horizon ?Est appelé « l’horizon », l’échéance du placement, c’est-à-dire la date où les fonds placés ne seront plus considérés comme bloqués. « Il peut être à court terme (moins de deux ans), à moyen terme (de deux à cinq ans) ou à long terme (plus de cinq ans) », précise Stéphane Martin, directeur patrimoine chez Altéor Patrimoine.
Pour quel risque ?Le risque est celui que l’exploitant épargnant accepte de prendre, c’est-à-dire la somme qu’il est prêt à perdre si le placement s’avère finalement décevant. La notion de risque est très liée à celle de rendement. Plus son niveau est élevé, plus le rendement potentiel de l’épargne est, en général, élevé. Selon la sensibilité de chacun à vouloir risquer une somme d’argent, un arbitrage entre rentabilité et risque sera à prendre.
Fuir les placementsà court terme
Une rentabilité réelle portée disparueActuellement, les rendements des placements traditionnels pour la trésorerie de personnes morales, y compris les sociétés civiles agricoles, sont en berne. Au point qu’il n’existe plus de rendement atteignable sans une certaine prise de risque (lire l’encadré ci-contre).
Pour éviter un appauvrissement lors du placement, son rendement doit couvrir au minimum l’inflation. Or, « l’inflation en France devrait être, en 2019, entre 1,2 % et 1,4 %, détaille Stéphane Martin. Cela signifie que le placement, après avoir supporté l’impôt, doit rapporter en net au moins ces taux pour que l’investisseur ne se soit pas appauvri ».
Face aux placements « traditionnels » (OPCVM monétaires en euros, titres de créance négociable, comptes à terme ou contrats de capitalisation) qui ne permettent plus une rémunération correcte, l’exploitant épargnant devra songer à réfléchir à plus long terme.
Le moyen et long terme : rentables, mais sans garantie« Il est encore possible de trouver des placements prudents à plus de 2 % de rendement, mais à la condition de prendre un risque sur le capital placé », souligne Stéphane Martin. Si l’exploitant épargnant est prêt à passer le cap, le conseiller recommande de souscrire « des placements à un horizon de vingt-quatre mois et davantage sur de la dette obligatoire privée, ou à dix ans sur des parts de sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI). »
Rembourser ses prêtssans risque
Un gain sûr, mais peu importantAvec l’absence de rendement des placements à court terme, que reste-il aujourd’hui à l’exploitant qui a de la trésorerie disponible et qui ne veut pas prendre de risque ? Le remboursement anticipé de ses prêts est une réponse. Il permet d’économiser en intérêts et en frais d’assurance.
Négocier les indemnités avec la banqueRembourser un crédit avant son terme n’est pas toujours gratuit. Mais, selon sa situation personnelle, l’exploitant peut tenter de négocier avec la banque la levée de l’indemnité, prévue au contrat de prêt, en cas de remboursement anticipé. En tout état de cause, elle ne peut pas dépasser le montant de six mois d’intérêts sur le capital remboursé par anticipation au taux moyen du prêt, ainsi que 3 % du capital restant dû avant le remboursement anticipé. Si le prêt a été conclu à un taux variable, l’indemnité peut être majorée d’intérêts compensateurs.